Quatorze

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La Souffrance Naît de l’ennui - Par Nina JF Gauss- Shaumbra Magazine, Janvier 2024

 

 

 

La Souffrance Naît de l’Ennui

 

Par Nina JF Gauss

Shaumbra Magazine, Janvier 2024

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Il est vrai que ce titre est une déclaration forte et audacieuse, qui risque d’ébouriffer certaines plumes sensibles, mais voici ma réalisation, basée sur mon expérience personnelle et de l'observation que j'ai faite de moi-même. Je vous invite donc à m'écouter.

 

Juste pour être claire, je ne parle pas du type de souffrance ressentie à la suite des horreurs de la guerre ou d’une catastrophe naturelle, d’une maladie ou de la mort d’un être cher. Une expérience aiguë de traumatisme est extrêmement douloureuse, accablante et provoque beaucoup de douleur émotionnelle, de tristesse et de chagrin, et cela prend du temps.  

 

Ce dont je parle, c'est du genre de souffrance que l'on s'inflige à soi-même, par laquelle on s'impose de la douleur et de la souffrance en ressassant constamment des choses qui se sont produites il y a 2, 10 ou même 50 ans, ravivant ainsi sans cesse la douleur, sans jamais vraiment transformer et libérer l'expérience.

 

La souffrance comporte toute une palette d'expressions qui se chevauchent, telles que la colère, la rage, le chagrin, la tristesse, la culpabilité, la honte, le dégoût de soi, le ressentiment, la dépression, l'inquiétude, l'envie, la jalousie, l'impuissance, l'accablement, et la liste est longue. Nous connaissons tous ces émotions. Dans une certaine mesure, ces émotions sont toutes justifiées et tout à fait acceptables – voire saines et nécessaires – à ressentir parfois. Et, en particulier, lorsque nous souhaitons les surmonter, nous devons les laisser surgir et les ressentir. Il n'y a pas d'échappatoire possible.

 

Image  générée par l’IA © par Nina JF Gauss

 

Personnellement, j'ai découvert qu'une fois que je suis allée au fond de quelque chose, que je l'ai comprise, que j’ai pu la voir telle qu'elle était/la voir pour ce qu'elle était et que j'avais gagné en clarté, plus il m'était facile de la traverser et de la libérer. Ce processus peut prendre deux secondes, quelques mois, voire quelques années. Et cela n’a pas d’importance.

 

Il est tout à fait normal de ne pas aller bien de temps en temps. Personne ne peut vous pousser ou vous forcer à franchir/à traverser quelque chose plus rapidement que vous n’en êtes actuellement capable ou prêt à le faire. Détendez-vous. Respirez. Le tout à votre propre rythme.

 

Ce que je veux dire cependant, c’est que la douleur émotionnelle chronique, causée par des pensées douloureuses que l'on s'inflige soi-même, devient effectivement un gros problème lorsqu’on y reste coincé. Et par coincé, j’entends des pensées douloureuses qui tournent en boucle constamment. Quand nous pensons avoir été lésés, que nous avons été maltraités, que certaines expériences de la vie sont injustes, que nous souhaiterions que les choses soient différentes, comme d’être plus riche, plus belle, plus mince, plus jeune, etc…, et que nous répétons cela encore et encore, en barattant, en ruminant, en bouillonnant, que nous en voulons à des choses qui se sont produites dans le passé ou que nous craignons de voir se produire dans l'avenir, cela devient une dépendance.

 

C'est une bataille perpétuelle avec soi-même et avec sa réalité, qu'elle soit passée, présente ou même future. C'est aussi l'antidote à la permission, ainsi qu'à l'acceptation de tout ce qui est, et c'est pourquoi nous finissons par rester coincés dans cette boucle de souffrance qui tourne, tourne, qui est en perpétuelle rotation.

 

Image  générée par l’IA © par Nina JF Gauss

 

Le cerveau ne peut pas faire la différence entre les stimuli entrants, qu'ils proviennent de l'extérieur ou de nos pensées internes et de notre imagination. Pour le cerveau, tout cela est une seule et même chose, et il réagit donc de la même manière, que les choses soient réellement vécues ou simplement imaginées. Ainsi, lorsque nous restons mentalement bloqués dans des scénarios douloureux, le cerveau réagit comme s’il les traversait émotionnellement dans le moment très présent.

 

Chaque fois que nous ressassons quelque chose qui s'est passé, par exemple, dans l'enfance, nous remontons/ voyageons littéralement dans le temps jusqu'à cet endroit, revivant à nouveau toutes les émotions, et le corps réagit de la même manière en libérant de grandes quantités de cortisol, l'hormone du stress, une hormone de combat ou de fuite qui, à un niveau chronique, peut avoir un effet dévastateur sur l'organisme, entraînant un vieillissement prématuré, des maladies inflammatoires, des maladies auto-immunes, des problèmes cardiaques, etc.

 

Maintenant, en disant tout cela, je ne fais pas que pontifier. Je suis aussi coupable que n'importe qui d'autre, sinon je ne pourrais pas en parler. Je suis une experte dans l'art de baratter /de ressasser de vieilles conneries jusqu'à la nausée, de m'apitoyer sur mon sort, de regretter toutes les mauvaises décisions que j'ai prises, d'être parfois en colère pour toutes les injustices qui m'ont été imposées tout au long de ma vie, et pour l'apparente injustice de la vie elle-même.

 

Mais pourquoi diable faisons-nous cela? Pourquoi nous livrons-nous à cette auto-torture, surtout lorsque nous ne sommes plus dans l’expérience littérale ? Tout cela appartient au passé, alors pourquoi certains d’entre nous ne peuvent-ils pas simplement tourner la page des événements qui se sont produits, il y a des lustres? Pourquoi continuons-nous à faire tourner les vieilles cassettes encore et encore ? 

 

Il y a de nombreuses années 1 , Kuthumi a déclaré que nous créons toujours des problèmes et vivons des drames dans nos vies parce que, essentiellement, nous nous ennuyons. Cela m’a accompagnée/ interpellée pendant longtemps. 

 

Ma vie était remplie de nombreux drames, mais je ne comprenais pas encore comment je les avais créés, parce que c'était généralement les drames des autres dans lesquels j'étais entraînée. Aucun de leurs problèmes n’avait quelque chose à voir avec moi en soi, alors pourquoi étaient-ils encore présents dans mon expérience ? Il s'agissait en partie d'aspects, bien sûr. C'était donc en grande partie à des fins d'intégration et cela m'a bien servi de miroir. Mais finalement j’ai trouvé la perle de vérité dans les propos de Kuthumi. En fait, je m'ennuyais vraiment dans ma vie humaine.

 

En pensant à mes décisions passées, j'ai remarqué un schéma. Chaque fois que je ne savais pas quoi faire de ma vie, surtout dans mes jeunes années, Je créais des scénarios qui me faisaient me sentir un peu plus vivante, même si je n'étais pas consciente d'avoir moi-même monté la scène avec tous ses acteurs et accessoires. Je me suis impliquée avec les mauvaises personnes parce que je m'ennuyais et que j'avais envie de sensations fortes. Leur comportement et leurs actions stimulaient un peu la vie. J'avais l'impression que quelque chose se passait, et même si ce quelque chose était une AF toxique, je me sentais plus vivante. Cela m'a donné une raison de jouer le rôle de victime et de ne pas prendre ma propre vie en main, tout en me donnant l'impression d'être occupée.

 

J'ai également remarqué que ceux qui créent constamment des drames dans leur vie et dans celle des autres, créant essentiellement du désordre partout où ils vont, s'ennuient tout simplement au fond d'eux-mêmes. Puis j’ai remarqué que lorsque la vie est calme et que personne ne créait de drames pour moi, je commençais à créer des drames dans ma propre tête. En boucle.

 

Quand on n'a rien à faire, quand il n'y a rien qui procure un sentiment de joie, d'excitation ou même de raison d'être, nous commençons à broyer du noir, ou à créer un drame extérieur, les problèmes d'abondance étant l'un d'entre eux. C'est comme si l'on cherchait à stimuler le BON à l'extérieur, parce que le chemin vers l'intérieur est bloqué.

 

« L'énergie circule là où l'attention se porte» – que ce soit vers quelque chose que nous trouvons joyeux et épanouissant, ou vers de vieilles conneries sur lesquelles nous ruminons (ce qui crée ainsi encore plus de conneries). L'énergie s'en fiche. Elle ne fait que circuler/que couler à flot, mais c’est nous qui décidons/ qui réglons les vannes pour savoir où elle va et ce qu'elle crée. Ce n’est que lorsque j'ai pu enfin voir les choses telles qu'elles étaient, que j'ai pu me libérer de mes anciennes habitudes de création des choses. Cela s’est accompagné d’une combinaison d’acceptation de tout ce qui est tel qu’il est, y compris toutes les expériences passées ; l'acceptation du monde tel qu'il est ; l'acceptation de la façon dont les autres sont, en honorant leur propre voyage ; et une bonne dose de «Plus jamais ça».

 

Ce n'est pas que nous devons nous exposer aux comportements toxiques des autres dans le cadre de notre expérience de « permettre ». Non, nous avons parfaitement le droit de fermer cette porte par souci d’auto-préservation, en les renvoyant dans leur propre réalité sans avoir à en faire partie.

 

L'acceptation est l'absence de tout « devrait-isme » sur la façon dont les autres devraient ou ne devraient pas être, selon nos propres évaluations filtrées à travers nos propres croyances. Laissons-les être. C'est à nous de décider si nous les invitons ou non sur notre scène.

 

Image  générée par l’IA © par Nina JF Gauss

 

À un moment donné, j’ai décidé que je voulais vivre le reste de ma vie dans la joie. Mais pour pouvoir le faire, j’ai réalisé que je devais faire le point sur moi-même et voir ce que cela pouvait exiger de moi. 

 

Pour commencer, j'ai dû me regarder en face honnêtement. À quels jeux est-ce que je jouais encore avec moi-même – et pourquoi ? En retirant les couches une par une, j'ai découvert un nouveau niveau d'amour pour moi-même. Un amour qui, désormais, ne souhaite que le meilleur pour moi. Et je ne dis pas cela d'une manière égoïste, égocentrique, narcissique ou même matérialiste, mais dans le sens d'un amour de soi aimant, gentil et compatissant, semblable à celui d'un parent aimant qui ne veut que le meilleur pour son enfant,  tout en reconnaissant ses besoins. 

 

En fait, j’utilise souvent cet exemple dans ma pratique : « Si vous étiez votre propre enfant, accepteriez-vous qu'il soit traité de cette façon ? Permettriez-vous à votre enfant de se retrouver dans ce genre de situations ? Permettriez-vous que votre enfant soit victime de brimades/ d’intimidation ou d'être traité comme un moins que rien? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi le permettriez-vous pour vous-même ? »

 

En d’autres termes, je suis devenu mon propre parent. Cela peut paraître bizarre, mais en fait, c'est très efficace.

 

À partir de ce moment-là, j’ai commencé à prendre consciemment des décisions plus autonomes et conformes à ma vérité intérieure ; et je ne parle pas d'une sorte de vérité dogmatique et inflexible, basée sur des croyances enracinées sur ce que les autres attendent de moi, mais d'une vérité que j'ai ressentie au plus profond de moi-même. Ma vérité. Un sens. Même si cela n’avait aucun sens pour les autres.

 

Il était grand temps de prendre en main ma vie et moi-même, avec toutes les décisions nécessaires pour y parvenir ; de monter au créneau, d'assumer mes responsabilités et de diriger le navire dans la direction que je souhaite, avec mon gnost comme système de navigation. Plus question de blâmer les autres, les circonstances ou les événements passés. C'est à moi de décider, à personne d'autre. Alors, qu'est-ce que ça va être ?

 

Aussi fou que cela paraisse au début, mais en suivant totalement mon gnost / mon intuition et mes conseils, je me retrouve aujourd'hui à faire des choses qui étonnamment,  me procurent une grande joie, qui alimentent mes principaux centres d'intérêt et mes passions, et qui me tiennent occupée d'une manière bonne et saine– même si c’est parfois épuisant – et cela m’ouvre des potentiels entièrement nouveaux. En fait, je me sens bénie. Je n’ai aucune idée de où cela va me mener, et cela n’a pas vraiment d’importance. Tout ce que je sais, c'est que je dois me montrer à la hauteur, à chaque étape du processus.

 

Et sans même m’en rendre compte au début, j'ai remarqué au bout d’un moment, j’ai remarqué que je me sentais bien. Je suis heureuse, satisfaite, je vis de belles choses et des interactions chaleureuses avec les gens, je ressens un nouveau sentiment d'aisance et de liberté intérieure ; et avec ce changement d’orientation, le discours négatif sur moi-même et les boucles d'apitoiement du cerveau se sont progressivement calmés.

 

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus de journées difficiles, agitées, lourdes, ni d'irritations ou de mauvaise humeur. 

 

Je suis toujours déclenchée par des choses, mais ce sont des choses plutôt insignifiantes maintenant, comme les gens qui ont des conversations téléphoniques bruyantes dans le bus. Je ne m'intéresse pas à ce que votre médecin a dit, ni à l'heure à laquelle vous rentrerez à la maison, ni à ce que tante Tilda a mangé au petit-déjeuner. S'il vous plaît, taisez-vous et laissez-moi lire mon livre !

 

La différence maintenant, c'est que je ressens une toute nouvelle relation avec moi-même. C'est une relation épanouissante, pleine d'honneur, de véritable compassion et d'acceptation totale de soi, même avec tous les « défauts » subjectivement perçus qui existent encore. J'ai réalisé que je me suffisais à moi-même.

 

Je traverse maintenant les journées agitées avec beaucoup plus de grâce, revenant toujours à l'acceptation de tout ce qui est /de tout ce qui existe, y compris la mère de quatre enfants qui crient dans le bus. Parfois irritée, peut-être. En acceptant tout cela néanmoins. Compatissante envers les autres, même lorsqu’ils m’irritent ? Oui absolument. 

 

Au fond, ce n'était en fait rien d'autre qu'une simple sortie de l'ancienne boucle de merde, ce qui a été étonnamment facile une fois que j'en ai fait le choix et que j'ai permis à certaines choses à l'intérieur de moi de se mettre enfin en place. 

 

Aujourd'hui, je suis trop occupée à vraiment profiter de la vie et de tous ses moments magiques pour rester chez moi à m'ennuyer, à m'apitoyer sur mon sort, à ressasser de vieilles choses datant d'il y a des années et à m'enfermer dans une boucle de merde répétitive qui me prive de la vie que je pourrais vivre.

 

Nan, c'est fini.

 

 

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1-Juillet 2006  _ La conférence Midsummmer New Energy – Breckenridge, Colorado, 15 juillet 2006 – Avec Kuthumi, canalisé par Geoffrey Hoppe

 

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Auteur

 

Nina JF Gauss

 

Nina JF Gauss, une Shaumbra d'Autriche, est une artiste polyvalente, écrivaine, conseillère, internationaliste et multidimensionnelle, qui ne se lasse jamais d'explorer et d'apprendre de nouvelles choses. Ses images d'IA sont des traductions visuelles de visions, d'expériences, de concepts, d'intuitions et peuvent être consultées sur Instagram @ninis_ai_art, où elle peut également être contactée via DM pour plus d'informations.

 

 

 

 

Interprétation de Feolla 

feolla.ca@gmail.com    www.quatorzenouvelleenergie.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



15/01/2024
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