Quatorze

“AIME-TOI TOI-MÊME”

ONT-ILS DIT

Par Nina JF Gauss

Shaumbra Magazine, Mars 2025

www.crimsoncircle.com

Votre tâche n’est pas de rechercher l’amour, mais simplement de chercher et de trouver toutes les barrières que vous avez érigées en vous-même contre lui.

– Rûmî

Généré par l’IA

L'amour. La muse intemporelle des rêves et des chagrins d'amour. Qui ne l'a jamais désiré, poursuivi ou pleuré sur sa nature éphémère ? Et maintenant que le grand jour de célébration de l'amour est derrière nous, il est temps de lever le voile rose et de faire face à une vérité qui donne à réfléchir :

Il n'y a pas d’ « unicité ». Il n'y a pas d'âmes sœurs, pas de flammes jumelles ou de quiconque pour remplir nos vases/nos vaisseaux vides d'amour inconditionnel, ni personne qui vienne à notre secours pour nous sauver des démons que nous avons créés nous-mêmes.

Nous sommes seuls dans tout cela.

Je sais, cette notion peut paraître dure, voire cynique, pour ceux qui sont de perpétuels rêveurs. Quand Adamus a déclaré pour la première fois que les âmes sœurs n’existent pas, j’ai tressailli. Il m’a fallu du temps pour me défaire de cette croyance profondément ancrée. Pourtant, au fur et à mesure que mon point de vue évoluait, j’ai fini par comprendre que si certaines personnes jouent indéniablement un rôle central dans ce grand « jeu des vies », elles ne sont pas des âmes sœurs ou des flammes jumelles. Ce qui nous relie est quelque chose de bien plus profond, de plus beau – quelque chose qui dépasse les limites de ces étiquettes commerciales.

Généré par l’IA

 Il y a de nombreuses années, je me suis retrouvée au milieu des décombres d’un mariage qui venait de s’effondrer autour de moi. Un jour, en sortant de ce désastre, un livre est tombé entre mes mains : « Aimez-vous et peu importe avec qui vous vous marierez. »

Je me souviens avoir souri devant l’ironie de la chose. Pourtant, quelque chose dans ces mots a éveillé quelque chose en moi. J’ai lu le livre, puis je l’ai relu. Il offrait de grandes perspectives, mais laissait une question cruciale sans réponse :

COMMENT S'AIMER SOI-MÊME ?

À l’époque, des voix bien intentionnées répétaient la même phrase : « Il faut juste s’aimer soi-même ! » Mais personne n’a su me dire comment m’y prendre. Leurs conseils ressemblaient davantage à des clichés creux et à la mode : « Fais-toi plaisir. Achète-toi quelque chose de beau. Regarde-toi dans le miroir et dis-toi : « Je t’aime. » » J’ai essayé. J’ai vraiment essayé. Je me suis acheté des cadeaux, ce qui, pour être honnête, n'a jamais été un problème pour moi. Et quand j’ai essayé de faire les affirmations, eh bien... je me suis sentie... stupide. Artificielle. Et, en fait, cela m’a fait me sentir encore plus brisée parce que j'avais échoué à la chose même que tout le monde considérait comme la réponse ultime.

À un moment donné, j'ai réalisé que ceux qui débitaient des platitudes bien intentionnées, ne savaient même pas comment s'aimer eux-mêmes.

Alors j’ai fini par revenir à mes vieux schémas. En cherchant l'amour en dehors de moi-même, j'ai traversé des expériences encore plus douloureuses qui se sont ajoutées à ma collection, et ce cycle a continué à se répéter. Des masques différents, le même schéma, le même chagrin d'amour.

Cherchant désespérément des réponses, j'ai dévoré des livres – de développement personnel, spirituels, psychologiques – chacun offrant une lueur d'espoir, une solution passagère/ éphémère. Mais les schémas ont perduré. La déception était toujours présente, et je ne parle pas seulement des relations amoureuses ; mais aussi des relations amicales et familiales.

Après qu’une autre relation se soit effondrée, je me suis tenue devant mon reflet et j’ai déclaré : « Ça suffit ! » Jurant de ne pas entrer dans une autre relation avant d’avoir percé le mystère de mes schémas intérieurs, je me suis donné pour mission de découvrir ce que signifiait vraiment s’aimer soi-même.

Je ne savais pas comment j'allais y parvenir. Je n'avais pas de feuille de route, pas de manuel, juste une intention, brute et résolue. Je pensais que cela pourrait prendre un an ou deux au maximum.

Il a fallu quatorze ans et c'est toujours un travail en cours.

Pendant plus d’une décennie, j’ai voyagé dans les profondeurs de mon être, affrontant des ombres que je craignais autrefois et découvrant des vérités que je ne m'attendais pas à trouver. Ce n’était pas le chemin que je cherchais, mais c’était sans aucun doute celui dont j’avais besoin – un chemin pour lequel je suis aujourd’hui profondément reconnaissante.

Cette descente m’a entraînée au plus profond du labyrinthe de mon âme, où j’ai démêlé des traumatismes de l'enfance  et récupéré des fragments perdus de moi-même – à la fois de cette vie et au-delà – tout en me plongeant dans l'étude des théories de l'attachement, des blessures durables des abus émotionnels dans l'enfance et les complexités des troubles de la personnalité, et j'ai même fini par être invitée à parler de mes découvertes.

Pendant le confinement dû au Covid, le processus d’intégration s’est accéléré à une vitesse vertigineuse et a atteint de nouveaux niveaux. Le monde extérieur est resté immobile, tandis qu’à l’intérieur de moi, tout était en mouvement – ​​se déplaçant, se fissurant et se réalignant si rapidement que la seule base solide à laquelle je pouvais m'accrocher était celle que je trouvais à l'intérieur de moi-même. Mon Soi-Maître.

Généré par l’IA

Vous rencontrez des gens qui sont blessés au même niveau psychologique que vous. Vous quittez également les gens lorsque vous évoluez et qu'ils n'ont pas pu le faire.

– Tara Swart

À partir de ce moment-là, tout a changé. Je me suis éloignée de tout ce qui ne servait plus mon épanouissement/ mon expansion, coupant les ponts sans réfléchir. Ce n’était pas le résultat d’une planification minutieuse ou de décisions calculées. J’avais plutôt l’impression que la vie s’était réorganisée si profondément qu’il n’y avait tout simplement pas d'autre moyen d'avancer.

Pour vraiment aller de l’avant/passer au niveau supérieur de potentiel qui m'attendait, j'ai dû libérer tous ceux qui s'accrochaient à moi uniquement pour prendre, ceux qui essayaient de m'ancrer à une version de moi-même que j'avais dépassée. Il ne s'agissait pas de blâmer, loin de là. Mais lorsque quelqu'un non seulement résiste à votre croissance, mais refuse de grandir à vos côtés, il faut le laisser derrière. Aucune excuse. Aucune exception.

Bien sûr, il s'en est suivi une période de profond isolement et de solitude. Après tout, j’avais fait sauter pas mal de ponts. En même temps, même si je savais que c’était à la fois nécessaire et finalement pour mon plus grand bien, mon corps souffrait constamment et sans relâche. Mon dos a lâché et pendant près d’un an et demi, j’ai à peine pu bouger. Sans échappatoire ni distraction, j’ai été obligée de m’asseoir avec moi-même – seule, pleinement, sans filtre et à l’état brut.

Mais à ce moment-là, quelque chose de nouveau s'est éveillé en moi. Des idées sur moi-même ont émergé du plus profond de moi dans le silence, de nouveaux désirs, de nouvelles idées et, avec eux, une certitude : il était temps de revenir dans le monde. Il était temps de dire « Oui ! » à la vie. Il était temps d’honorer le monde de ma présence rayonnante, animée par un profond désir d’être ici, de vivre pleinement une vie épanouissante avec tout ce que cela implique.

Et c'était parti !

Et c'est ce qui s'est passé.

Je suis retournée au pays des Moldus, prête à me mêler à nouveau aux gens, à diriger mon navire et à prendre une toute nouvelle direction. Aujourd'hui, près de deux ans plus tard, je peux dire avec certitude que c'est la meilleure décision que  j'ai  prise depuis longtemps, même si c'était parfois épuisant. Pour la plupart, tous mes problèmes corporels ont disparu. J'étais de nouveau en phase.

En sortant, j’ai réalisé que le désir de connexion n’est pas un défaut ou une faiblesse ; cela fait partie de ce qui nous rend humains. Je ne vois rien de noble dans le fait de me priver de la joie de me mêler aux autres, de partager et d'être simplement avec eux. L’époque où l’on se retirait dans les monastères pour grandir spirituellement est révolue. Je chéris également ma solitude– j’ai besoin de ma solitude – mais j’ai autant envie de conversations enrichissantes que de moments de calme.

Lorsque je suis revenue dans le « grand monde », j’ai été sincèrement surprise de constater à quel point mes interactions avec les autres étaient devenues inhabituelles.

Il y avait quelque chose chez eux de très différent. J'ai eu l'impression d'un changement complet– chaque rencontre semblait se dérouler sans effort, marquée par le respect mutuel, l’appréciation et la facilité. Il n'y avait plus d'arêtes vives, de luttes de pouvoir, de tensions et d'autres personnes qui essayaient de me surpasser. Au lieu de cela, je me suis retrouvée dans des conversations ouvertes, profondes et sincères, partageant des moments de réelle connexion.

Une prise de conscience profonde a émergé de tout cela: chaque fois que vous choisissez d'aller vers quelque chose que vous désirez vraiment– ​​les relations en étant un parfait exemple – tout ce qui n'est plus aligné avec votre désir fera surface, exigeant d'être reconnu et libéré. C'est comme souffler de l'air comprimé dans les tuyaux pour éliminer les débris qui bloquaient le flux.

Mais à l'époque, novice dans cette expérience, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qui se passait. Je n'y croyais même pas vraiment. « Ok, où est l'autre chaussure ? Où se cache-t-elle ? Quand va-t-elle tomber ? » Mais rien ne tomba.

Au contraire, j'ai continué à croiser /à rencontrer les âmes les plus incroyables et les plus généreuses qui ont rempli mon cœur d'un amour auquel je ne m'attendais pas. Et puis, quelque chose d'encore plus curieux s'est produit : j'ai commencé à tomber amoureuse, non pas d'une seule personne, mais de plusieurs connaissances à la fois. Ce n'était pas romantique au sens traditionnel du terme, c'était quelque chose de plus profond, une profonde appréciation de leur être. Je me suis surprise à aimer les gens !

Complètement déconcertée par ce soudain débordement d’affection, je me suis retrouvée, une nuit, à frapper à la porte du bureau privé d’Adamus, en lui demandant : « Mais que se passe-t-il ici ? Que m’arrive-t-il ? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? »

Il s'est contenté de rire, il s’en est suivi de nombreuses nuits de conversations profondes – des échanges qui allaient percer /dévoiler le mystère de l’expansion soudaine de mon cœur.

Je résumerai son essence avec cette citation :

Plus vous vous acceptez dans la vie, ainsi que chaque partie de vous-même, plus vous voyez les gens comme merveilleux, et pas moins. 

– Matthieu Hussey

 Généré par IA

À travers toutes ces expériences, j’ai pris conscience de certaines vérités profondes.

L'amour de soi ne se trouve pas dans les livres, les affirmations ou les autres. Il se trouve dans la façon dont vous vous présentez /vous vous montrez à vous-même-en respectant/ honorant vos désirs et vos besoins, non pas par égoïsme, mais avec le même soin que vous donneriez à un enfant que vous aimez profondément. Cela signifie apprendre à vous offrir l'amour et le soutien que vous n'avez peut-être jamais reçus, même si vous n'avez pas encore trouvé comment le faire.

Il s'agit d'accepter de ne pas être aimé, car l'amour de soi nécessite/ exige le courage de s'éloigner de tout ce qui vous fait du mal, émotionnellement ou physiquement. Cela signifie accueillir ses émotions avec compassion, même lorsque les autres ne le font pas.

Mais l'amour de soi signifie aussi affronter ses démons intérieurs, non pas en les jugeant, mais avec honnêteté et grâce.  C'est reconnaître que la toxicité n'est pas toujours « à l'extérieur ».  Parfois, elle est en nous, enracinée dans nos blessures et nos schémas. La réponse n'est pas le blâme, mais la prise de conscience – assumer la responsabilité de sa vie et de ses problèmes.

Il s'agit d'établir des limites, de respecter les siennes et celles des autres. Et il s'agit également d'accepter que vous ne conviendrez pas à tout le monde. Si quelqu'un ne vous aime pas, laissez-le faire. Cela n'a rien à voir avec vous.

L'une des plus grandes idées fausses les plus répandues est de croire que nous sommes toujours des victimes, que la vie nous arrive comme ça. Mais tout le monde souffre, tout le monde se bat. Reconnaître cela ne signifie pas accepter d'être maltraité; cela signifie croire que les autres ont leur propre chemin à parcourir et que parfois, le plus grand respect consiste à s'écarter de leur chemin.

Il s’agit aussi d’écouter – de vraiment écouter – non pas pour répondre ou corriger/ réparer, mais pour être témoin de l’histoire d’autrui sans jugement ni interruption. Les gens n’ont pas besoin de conseils non sollicités ; ils ont besoin de présence. Ils ont besoin de se sentir entendus. L'écoute véritable ne consiste pas à résoudre les problèmes, mais à voir les gens tels qu’ils sont, sans avoir à se préoccuper de leurs propres objectifs ou de leurs propres projections.

Et enfin, il s’agit de se pardonner à soi-même – pour chaque faux pas, chaque échec perçu – pour tout. Il n’y a pas d’erreurs, seulement des expériences qui ont façonné le chemin qui vous a mené à cet instant précis.

Ce moment où vous pouvez enfin vous voir – tout votre être: la lumière, l’obscurité, la lutte – et l’accepter avec compassion. Ce faisant, quelque chose de magnifique se produit : vous commencez à voir les autres plus clairement, et ceux qui vous voient vraiment commenceront à émerger l'un après l'autre, non pas pour ce que vous pouvez faire pour eux, mais simplement parce qu’ils se sentent en sécurité pour être pleinement eux-mêmes en votre présence. Et c’est le plus grand des honneurs.

Généré par l’IA

S'aimer soi-même change tout

À partir du moment où vous apprenez vraiment à vous aimer – ​​pas seulement votre lumière, mais aussi vos démons – tout change. Pour moi, la transformation la plus humble et la plus inattendue a été la prise de conscience soudaine de l’amour qui m’avait toujours entouré. Pourtant, j’étais aveugle à ce sentiment, perdue dans les limites de mon propre jugement, qui s’était ensuite perdu dans le jugement des autres. Cette prise de conscience m’a rendue humble au point de me réduire au silence.

Mais c’est dans ce silence que j’ai cessé d’essayer de faire mes preuves, de faire des pieds et des mains pour obtenir la validation des autres ou de marcher sur des œufs avec eux. J’ai cessé de me ridiculiser pour obtenir des miettes d’approbation, parce que j’ai finalement compris à quel point c’était dépréciatif.

Au plus profond de moi-même, je sais qui je suis et je comprends la valeur que j’apporte au monde. Et c’est cette certitude qui me permet d’approfondir mon authenticité. Bien que mon cheminement vers le devenir continue de se dérouler, en constante évolution, je suis maintenant le témoin direct de la façon dont le fait de m’accepter moi-même a transformé tout ce qui m’entoure.

Lorsque vous vous rencontrez avec vous-même dans une acceptation totale – avec amour, compassion et sans tous les jeux et les masques – vous ne voyez pas seulement l’amour plus clairement.- Vous le devenez. Vous l'incarnez.

Et avec cela … tout change.

Vous ne cherchez pas l'amour. Vous le devenez.

Et vous pourriez bien vous retrouver à rester bouche bée, à vous gratter la tête, à vous demander…

Comment diable suis-je arrivé ici ?

Cela n'a pas d'importance.

Tout ce qui compte, c’est que vous soyez arrivé ici.

___________________________

Auteur

Nina J.F. Gauss

Nina JF Gauss, une Shaumbra d'Autriche, est une artiste polyvalente, écrivaine, conseillère, internationaliste et multidimensionnelle, qui ne se lasse pas d'explorer et d'apprendre de nouvelles choses. Ses images d'IA sont des traductions visuelles de visions, d'expériences, de concepts et d'intuitions et peuvent être consultées sur Instagram @ninis_ai_art, où elle peut également être contactée par DM pour plus d'informations.

Voir tous les articles 

Interprétation de Feolla

 feolla.ca@gmail.com    www.quatorzenouvelleenergie.com