Quatorze

METTEZ LA BOUILLOIRE À CHAUFFER, JE RENTRE À LA MAISON

Par Anna Taipale

Shambra Magazine Février 2019

www.ceimsoncircle.com

J'avais l'habitude de m'appeler moi-même en plaisantant une Shaumbra de merde, chaque fois que j'avais un peu de ce vieux doute sur moi-même ,en me disant que je ne me débrouillais pas très bien dans ma réalisation ou mon voyage humain. C’était jusqu’à ce que je prenne conscience, que la Réalisation est une affaire tellement privée et personnelle qu’elle ne ressemble pas nécessairement à quelque chose de spécifique dans le domaine humain.

Il n’est pas nécessaire que la maîtrise ressemble à Shaumbra. Je veux dire, il est normal d'avoir une personnalité humaine et des préférences et expériences humaines, et la maîtrise peut sembler très différente pour chacun d'entre nous. Prenez Saint-Germain - il était un homme qui, selon Adamus, ne mangeait que des flocons d'avoine roulée et du miel (quelque part entre la romance de ses amours).C'est ce qu'il préférait.

La magie pour moi, c'est que maintenant je peux vraiment choisir à quoi ressemble ma vie humaine, selon mes propres préférences. Autrefois, la vie était dictée inconsciemment par des aspects non intégrés, des modèles ancestraux et l'influence de la conscience de masse. Il a fallu un peu (peut-être beaucoup) de permettre et de libération pour réaliser que c'est  vraiment ma création à présent. Tout ce que je préfère expérimenter est non seulement acceptable, mais sacré. Le paradoxe, c’est que j’ai aussi dû abandonner le contrôle et vouloir faire les choses à ma manière (la façon humaine limitée).  

Au cours d’un atelier Threshold (Seuil) auquel j’ai assisté il y a quelques années, j’ai fait un rêve une nuit. Je rendais visite au club des Maîtres Ascensionnés et une dame me faisait visiter les lieux. Elle m’a confié qu'ils avaient un surnom pour moi au club: «Mettez la bouilloire». C’est ainsi qu’ils m'appelaient parce que j'étais déjà à deux doigts de la Réalisation depuis quelques vies et qu'ils m'attendaient tous les jours maintenant. C'est ainsi que  j'ai commencé à me rendre compte que j'avais été assez insistante au sujet de mon voyage spirituel et que l'insistance même s'était mise en travers de mon chemin et m'avait gênée.

Le fait est que j'ai été un puriste pendant tant de vies, comme je pense que Tobias l’a été. J'essaie toujours de faire ce qui est juste, de remettre le monde sur la bonne voie, de trouver mon chemin vers la maison, encore et encore. J'ai vécu tant de vies avec les mains liées, me donnant l'expérience d'avoir été exclu, tué ou ridiculisé pour qui j'étais. Bien sûr, c’était mon expérience intérieure de moi-même, simplement reflétée à l’extérieur. L'expression " Shaumbra de Merde" traduisait parfaitement ce vieux sentiment persistant que je devais, que ce soit dans mon humanité ou dans mon mental, être d'une certaine manière spécifique. Comme s'il y avait un bon chemin.

Je pense que laisser tomber ce perfectionnisme est ce qu'Adamus essaie d'illustrer dans ses histoires sur le Maître ayant un triple espresso latte macchiato avec trois croissants au chocolat avant de se diriger vers un fast-food. Mange ce que tu veux! Habille-toi comme tu veux, choisis ce que tu veux et fais ce que tu veux, bébé! J'avais peur de perdre des gens (qui ne s'intéressaient pas beaucoup à moi à l'époque et beaucoup moins maintenant, en tout cas) et des choses (j'ai confiance en tout ce qui m'arrive). J'ai fait tellement d'efforts dans la vie que maintenant, c’est épuisant rien que d’y penser!

Puis, à un moment donné, j'ai commencé à réaliser que le perfectionnisme ne me menait nulle part. En fait, il s'agissait vraiment d'avoir peur de vivre. Paradoxalement, autant j'avais peur de mon ego humain, autant j'avais peur de m'ouvrir à mon âme. Tout au long du parcours de Mettre la Bouilloire sur, le but était de me détendre dans ma réalisation et de rire tout le long de la route. Mon âme se fout complètement de ce que je mange, de ce que je fais ou ne fais pas, et avec qui je traîne, de ceux avec qui je reste, si tant est qu’il y ait quelqu'un. Ce qui est amusant, c’est que lorsque l’expérience de soi s’élargit, une toute nouvelle appréciation de l’humain se fait jour. Pourquoi vous contenter de moins que ce que vous préférez vraiment? Si ce n’est pas votre style, laissez tomber. Si cela ne résonne pas avec vous, ne vous inquiétez pas. Moins je me prends au sérieux, en tant qu'être humain - ou quoi que ce soit d'autre -, plus tout devient agréable et précieux.

Selon moi, une grande partie du perfectionnisme - le souci d'une bonne conduite de maîtrise ou d'humanité - est liée à la culpabilité et à la honte. Il me semble que la culpabilité a des écailles et un souffle ardent. La culpabilité est une histoire de couverture; elle a veillé à ce que je continue à essayer de trouver quelque chose (libération, abri, mon âme) jusqu'à ce que je sois prête à abandonner le besoin d'expier ou de trouver quelque chose.

Maintenant, je veux juste m'exprimer et profiter de la vie. L'expression peut sembler très humaine ou ressembler à autre chose. Il n’y a pas de bonne façon de vivre ma vie de Maître, c’est vraiment une question de préférence personnelle. Pour certains, cela peut être de rester sur le banc du parc toute la journée, pour d'autres, quelque chose d'autre.

Par exemple, j’ai écrit un livre, qui est devenu un peu un succès dans mon pays. Le livre traite de l'amour de soi et s'adresse à tous ceux qui ont envie de le lire. Ce n’est certainement pas un livre nouvel âge ou spirituel, du moins de mon point de vue, mais il s'adresse au grand public, plutôt qu'à un public spécifique "à tendance spirituelle". Il s'agit autant d'apprendre à dire non que de permettre votre âme et une relation de compassion avec vous-même. Je donne maintenant des conférences, je rencontre des clients privés et je donne des ateliers. Une partie de mon travail se situe dans le domaine commercial. Dans un an, je pourrais faire autre chose. Ou pas.

Le fait est que : Je me permets tous ces voyages et expressions, ainsi que la réalisation de mes rêves. "Un pour la route" est ma phrase préférée, ce qui signifie que je vis vraiment ma vie - enfin! J'aimais ce qu'Adamus partageait à propos de Shakespeare: le pauvre Shakey était déchiré entre son travail «commercial» et son «travail de cœur». Le mec s'est tellement pris au sérieux qu'il ne s'est pas permis de faire les deux - ou n'importe quelle forme d'expression intérieure.

Pour moi, tout se résume à la confiance en soi. Permettre à la compassion de mon âme d’absorber toutes mes (fausses) perceptions de moi-même, y compris ce à quoi ma maitrise ou mon humanité devraient ou ne devraient pas ressembler. C'est un voyage tellement privé et tout ce que je peux vraiment faire, c'est simplement de me le permettre - mon humanité, ma maîtrise, mon rayonnement, quelle que soit la forme qu'ils prennent. Cette confiance a été la chose la plus difficile et la plus libératrice pour moi. J'ai réalisé que toutes les contradictions apparentes ne sont que des couches et des dimensions de l'expression - le et.

Je viens tout juste de commencer mon Expression Romance où je souhaite la bienvenue à tout ce qui jaillit de l’intérieur pour que cela puisse se réaliser sans aucune planification ni réflexion excessive. Pour moi, c'est ce qu’Adamus appelle le style de vie dans Nova Vita. Couler avec tout ce qui vient de l'intérieur, lui faire confiance et l'honorer - qu'il s'agisse de quelque chose avec laquelle d'autres personnes (y compris Shaumbra) sont d'accord ou non. C’est ma propre danse privée, mais je n’ai plus besoin de la cacher. Je n’ai pas besoin de refléter ma danse de l’extérieur pour l’évaluer. Je m'appartiens maintenant.

Anna aime les fleurs, la nature, les voyages et tout ce qui est sensuel. Son cœur bat pour l'écriture et toutes sortes d'expression créative. Elle dirige sa propre entreprise en guidant les gens vers eux-mêmes. Anna peut être contactée ici par email :  ou sur son site Web.

Interprétation de Feolla : https://quatorze.blog4ever.com  feolla.ca@gmail.com