Quatorze

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LA PASSION C'EST SOUFFRIR- Par Geoffrey Hoppe - Shambra Magazine Janvier 2019

LA PASSION C'EST SOUFFRIR

 

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Par  Geoffrey Hoppe

Shambra Magazine Janvier 2019

 

www.crimsoncircle.com

 

 

 


Merde alors! Je viens d'avoir une de ces petites mais si importantes réalisations. Je m'occupais de mes propres affaires humaines (c.-à-d. Rêver éveillé) quand elle est arrivée des éthers. Accrochez-vous à votre siège que je partage cela avec vous :

Notre ancienne passion humaine a dû partir parce que …… (roulement de tambour)

La définition originale de la passion est «souffrir».

 

Qui diable voudrait la passion quand tout ce que cela signifie avoir plus de souffrance? C’est comme demander plus d’énergie si la seule chose que l’énergie apporte dans votre vie est davantage de chaos et de difficultés. Qui veut plus de cela?

 

Après avoir réalisé ce petit constat, j’ai cherché les origines du mot passion. Elles remontent au 13ème siècle, à l’ancien mot latin "pati" qui signifie littéralement souffrance. Nous avons probablement eu au moins une demi-douzaine de vies où nous avons utilisé le mot passion pour désigner la souffrance humaine. Cela a été renforcé par l'Église avec toute la Passion du Christ, ce qui signifie la souffrance et la mort de Yeshua. Vraiment? La passion de Yeshua était de souffrir et de mourir? J'en doute fortement, mais les puissances ont transmis ce message aux masses et, tout à coup, au 13ème siècle, la passion était centrée sur la souffrance.

 

La perte de passion est l’une des parties les plus difficiles de l’éveil. Elle se situe à la 11ème place sur la liste des 12 signes de l'éveil spirituel de Tobias, juste avant le Désir de rentrer chez soi. Cela signifie que c’est très important. Presque tous les Shaumbra à qui j'ai parlé m’ont dit avoir perdu leur passion humaine habituelle peu après leur éveil. La plupart des Shaumbra attendent le retour d'un certain type de passion -  quel qu'il soit - et se sentent encore incomplets sans elle.


Je me souviens de ma perte de passion. J'étais occupé (voire obsédé) par une entreprise d'aviation en démarrage, ainsi que par la gestion de ma société de conseil en marketing à Dallas, au Texas. Linda et moi avions formé un cercle d'amis yuppie-ish ( jeunes cadres dynamiques) avec lesquels nous passions beaucoup de temps. J'avais beaucoup de passions et j'essayais de jongler avec les affaires et notre vie sociale. J'ai appris plus tard que ce n'était pas vraiment des passions, mais plutôt une série d'activités névrotiques qui m'empêchaient de regarder en moi.

 

Puis un jour, le gros bâton Keisaku* de l'éveil me frappa la tête. Cela n'a pas attiré mon attention tout de suite, alors il m’a frappé encore une fois. Aïe! Bienvenue à l'éveil. Je l'ai finalement compris et j’ai passé les trois prochains mois dans un état de béatitude totale. Je voyais des couleurs et des anges, entendais des voix et flottais sur les nuages. Linda était très inquiète mais rien ne semblait me déranger dans ce monde surréaliste.

 

J'ai remis un pied sur terre environ 90 jours plus tard, et j'ai soudainement réalisé que je ne me souciais de rien. La passion était partie. En peu de temps, beaucoup de nos amis aussi, probablement parce que j'avais essayé de leur parler de ce que j'étais en train de faire. La passion pour mon métier avait également disparu. Il m’était presque dédaigneux de penser à rencontrer des clients, de gérer un personnel et d’essayer d'amasser des fonds pour la nouvelle entreprise.

 

Je me suis retrouvé anxieux, sans motivation et sans inspiration. La passion avait disparu. Le guerrier avait déposé son épée. L'enfant aux yeux étoilés avec de grands rêves et de grandes aspirations n'était plus qu'un fantôme gris. J'ai essayé de raviver la passion à plusieurs reprises, mais à chaque fois, cela ressemblait à une voiture avec une batterie à plat. Ce n'est pas tant la sensation de tourner la clé et d’écouter le son clic-clic-clic, que le fait de savoir que cela n’allait vraiment pas commencer. Tous les espoirs sont réduits à néant même si vous continuez à tourner la clé en prévision que quelque chose se produise.

 

La perte de passion était froide et sans cœur. J'avais l'impression de ne pas pouvoir respirer profondément… d’avoir juste de courtes et superficielles respirations. J'étais certain d'avoir fait quelque chose de mal. Comment pourrais-je avoir un éveil spirituel et ensuite perdre ma passion? J'aurais pensé exactement le contraire: Avoir un éveil et puis que tout devienne plus grand, meilleur et plus facile. (Je peux entendre les Maîtres Ascensionnés éclater de rire de par ma perception humaine.) La perte de passion était la dernière chose à laquelle je m'attendais. J’ai passé les 20 années suivantes sans jamais la retrouver.

 

Un jour, je serai comme le Maître dans les traditions du Maître et l’Étudiant d’Adamus. Je serai assis au pavillon d'Hawaï par un matin ensoleillé, sirotant un café au lait et mangeant un pain au chocolat, lorsque l'étudiant s'approchera:


Étudiant: Maître G, j'ai perdu ma passion.


Moi: Oui Sauterelle *, et tu ne la retrouveras jamais.


Étudiant: Whaaaa? Comment puis-je vivre sans passion ??

 

Moi: La passion humaine te tuait. Tout était basé sur la souffrance. Le mot passion signifie en réalité «souffrir».

 

Étudiant : Mais pourquoi vivre s’il n’y a pas de passion? Je souffre sans passion!

 

Moi : Vivre pour l'expérience, Sauterelle. Vivre. Pour. L’Expérience.


Etudiant: De quoi parlez-vous, vieux schnock?! Et pourquoi continuez-vous à m'appeler Sauterelle? Je vais trouver un autre Maître, quelqu'un qui m'apprendra comment retrouver ma passion.


À la réflexion, je ne veux pas être comme le Maître dans l’histoire d’Adamus. Certains humains ne veulent tout simplement pas écouter. Je vais simplement m'asseoir au pavillon à Hawaii avec mon café au lait et mon croissant, mais sans la partie étudiante. Pourquoi rendre la vie plus difficile qu'elle ne doit l'être ?

 

Revenons maintenant à la passion. Cela semble tellement romantique et juste. La passion est comme le feu dans ton ventre et la lumière dans ton cœur. C’est la raison pour laquelle il faut se lever le matin et continuer à s’échiner toute la journée, même lorsque vous savez que vous n’êtes pas vraiment satisfait. Mais cela peut aussi être une énorme distraction. Un makyo majeur. Au moins le mien était pour moi. Ma passion couvrait la petite voix intérieure, celle qui m'appelait à me réveiller des années avant moi. Maintenant, je réalise que cette passion était le glaçage sur mon gâteau d'ego. Oh trop mignon! Il ajoutait beaucoup de sucre à un gâteau en soi fade. Pour moi, de toute façon, la passion était en réalité une question de "motivation" et d'objectifs plutôt que quelque chose de vraiment significatif.

 

Lorsque cette petite illumination m’est venue l’autre jour - celle sur le départ de la passion parce qu’il s’agissait vraiment de souffrance - j’ai posé la question évidente que tout autre Shaumbra dubitatif normal se poserait: s’il n’y a pas de passion, qu’y a-t-il alors? La réponse m’est venue au moment où j’ai posé la question: C’est une question d’expérience, Sauterelle. Tout. Est. Question. D’expérience.


Il me semble que la vieille passion était comme une tasse de café le matin pour stimuler un corps et un mental autrement fatigués. J'ai utilisé la passion pour passer à travers la journée. J'appelais cela de la passion, mais c'était simplement une façon intéressante de passer à travers une autre journée au zoo. Quand la passion s'est dissipée, j'ai dû jeter un coup d'œil à la triste réalité d'être dans une cage au zoo. Je voulais une dose de passion pour rendre ma cage plus tolérable.


N’est-il pas intéressant de noter que les origines latines du mot passion signifient «souffrir»? En 2019, je vais remplacer ce vieux mot séduisant par le mot expérience. J'en ai fini d'attendre le retour de la passion (et peut-être soulagé qu'elle ne revienne pas) et je suis prêt à faire l'expérience de moi. Après tout, c’est la nature même de la facette humaine. Expérience, sans jugement. Expérience juste pour le plaisir de l'expérience. Une expérience qui sera distillée en sagesse dans l'instant présent, alors que l'humain et le Maître marchent côte à côte, sans besoin de passion.

 


Bonne année, de la sauterelle en moi à la sauterelle en vous!

 

 

 

NDI:

  • keisaku : Dans le bouddhisme zen, le keisaku (japonais:, chinois: 板, xiāng bǎn; kyōsaku dans l'école Soto) est un bâton ou une latte de bois plat utilisé pendant des périodes de méditation pour remédier à la somnolence ou aux défaillances de concentration. Ceci est accompli par une frappe ou une série de frappes, habituellement administrées sur le dos et les épaules du méditant dans la zone musculaire entre les omoplates et la colonne vertébrale. Le keisaku lui-même est mince et quelque peu flexible; Les frappes qui en résultent, bien qu’elles puissent causer une piqûre momentanée si elles sont effectuées vigoureusement, ne sont pas nocives. Trouvé sur  https://findwords.info/term/keisaku

 

 

 

Interprétation de Feolla : https://quatorze.blog4ever.com  feolla.ca@gmail.com



12/01/2019
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