RESPONSABILITÉ - Par Antonia Lyons - Shaumbra Magazine, Juillet 2022
RESPONSABILITÉ
Shaumbra Magazine, Juillet 2022
Au cours des deux derniers jours, le mot « responsabilité » m'est venu à l'esprit, mot qui réunit magnifiquement la sagesse de ces quatre derniers mois.
Fin février, j'ai soudainement ressenti le besoin impérieux de disparaître.
Ce n'était pas une invitation à lever le pied pour un moment; j’ai plutôt senti ça comme un avertissement de mort.
Les choses allaient plutôt bien à l'époque; j’appréciais beaucoup mon travail de jour, mes contributions au sein du groupe du Crimson Circle sur Facebook étaient appréciées à la fois en privé et publiquement, mon mari et moi étions plus forts que jamais. Même mon aventure en ligne "Evoking Grace" (Évoquer la grâce) avait commencé à susciter l'attention et l'intérêt que j'espérais.
C'est en fait à la fin d'une séance avec un client que j'ai eu l'impression que mon cœur avait été serré par une très forte pression, et à partir de là, tout s'est tout a dégringolé.
Ce que j'ai pu voir de moi et de mes créations au cours des mois suivants m'a souvent laissée sans voix, confuse et mortifiée. Mais surtout, j'ai été impressionnée par la manière gracieuse dont la vie semble se dérouler, même lorsque tout s'effondre.
Il faut admettre que j'étais au ralenti depuis un certain temps, luttant pour me sentir reposée et généralement bien dans ma peau. Je quittais souvent des sessions en ligne, me sentant épuisée et déstabilisée.
Ce n'est que lorsque je suis allée m'asseoir dans le calme de la plus ancienne église ici à Londres, que j'ai entendu une voix qui résonnait dans ma tête : " « Tu ne peux pas te recharger si tu ne te libères pas. »
Je sus instantanément que le moment était venu pour moi de libérer l'histoire que j'avais racontée toute ma vie et qui me tuait à petit feu.
Je me suis sentie forte de ma propre sagesse, celle de mes compagnons Shaumbra, et tout ce que j'avais appris à travers Adamus au cours des deux dernières années, je me suis juste dit: « Oh bien, si mon ami dragon est là, laissez-moi m'habiller pour l'occasion».
Rien n'aurait pu me préparer à la manière brutale dont les événements se sont déroulés à partir de ce moment.
En l'espace d'une semaine, j'ai eu des ennuis au travail et je suis devenue plutôt impopulaire ; J'ai vu une femme gisant morte sur le trottoir en plein milieu d'un embouteillage ; mon cou s'est complètement figé et j'ai réussi à créer non pas une mais deux frayeurs de cancer en même temps. En l'espace de quelques jours, Miss Popularité, la fille qui a des mots sages pour toute âme troublée, qui trouve toujours le sourire à travers les larmes, n'avait plus rien à donner.
Je me souviens être retournée à l'endroit où j'avais vu la femme morte et je suis restée là, sachant que j'en avais fini avec la vie. Et il ne s'agissait pas d'une autre petite crise de colère sur laquelle j'aurais pu écrire sur le forum CC pour que mes sages amis Shaumbra me sauvent la mise. C'était une véritable déclaration d'abandon à un monde dont je ne souhaitais tout simplement plus faire partie.
Je ne me souciais pas de l'incroyable mari ni du magnifique chien; ne me souciais pas de la belle vie que nous partageons ensemble. Je voulais juste partir avant de perdre inévitablement les deux, pour me retrouver seule dans ce monde impitoyable.
J'ai commencé à voir à quel point le « mal de vivre » n'avait rien de nouveau. En fait, il était en moi depuis toujours. Cette douleur qui vous serre le cœur et ne desserre jamais son emprise, semble plutôt romantique en français, mais en réalité, elle vous laisse souvent sans rien à donner. C'est alors que j'ai clairement vu à quel point je ne me suis jamais vraiment donnée à personne, pas même à l'homme que j'aime. J'avais l'impression de ne pas avoir assez à offrir au monde parce que quelque chose d'autre dévorait toutes mes bonnes choses.
À l'époque, cependant, toute cette prise de conscience était encore très floue en moi et il n'était pas facile de s'occuper de la vie quotidienne alors que tant de choses étaient en gestation au plus profond de moi. Par un matin ensoleillé, je me suis rendue à contrecœur à l'hôpital pour mes biopsies. Je n'arrêtais pas de jouer différents scénarios dans ma tête, juste au cas où les médecins m'annonceraient des nouvelles que personne ne veut entendre.
Mais la vérité est que je m'en foutais. Vraiment. En fait, je voulais que ce soit un cancer.
Oui, je le voulais. Et même si c'était plutôt dérangeant à admettre, même à moi-même, c'était trop important et trop évident pour que je ferme simplement les yeux. Pourquoi quelqu'un comme moi espère-t-il une maladie ? Que se passait-il vraiment ?
Ce jour-là, on m'a dit qu'un grain de beauté sur mon visage était susceptible d'être un carcinome (ah oui, cette fille adorait un peu de soleil autrefois) et une colposcopie a révélé une présence anormale de cellules cancérigènes et de PV (papillomavirus) dans mon col de l'utérus. Les médecins espéraient le meilleur mais m'ont dit de me préparer à l'inattendu.
Comment en suis-je arrivée là ? Les semaines suivantes, je me suis mise en mode survie : me lever, aller au travail, détester le monde, aller me coucher. Répéter.
Un jour cependant, alors que j'étais allongée sur le sol et que la lumière qui filtrait à travers les fenêtres me couvrait comme une douce couverture, je me suis vue debout près d'un puits. Un puits très profond et tranquille. Le calme de cet endroit m'était à la fois familier et très nécessaire. En plongeant dans les eaux calmes et cramoisies, je me suis sentie enveloppée par une chaleur et un confort jamais connus auparavant. Je savais que j'étais dans mon propre ventre, et alors que je continuais à nager, j'ai entendu un doux murmure résonner tout autour de la chambre confortable : « Viens, viens et sois. Viens, viens te reposer avec moi.
Je me suis soudain sentie très fatiguée. J'ai commencé à pleurer. J'ai vu les femmes de la famille du côté de ma mère, génération après génération, toutes debout près de ce puits, cherchant toutes à être enfin libérées. Chacune d'entre elles avait été victime d'un mauvais sort qui les avait forcées à s'imposer les unes aux autres. J'ai vu comment j'avais passé toute ma vie à espérer obtenir le respect et l'admiration de ma mère et de mes sœurs. Tout ce que j'avais fait jusque-là, en particulier mon désir de soutenir les autres dans leur croissance intérieure à travers Evoking Grace, n'avait été qu'une tentative d'entendre "Bravo!" à haute voix.
Chercher cette approbation était devenu une telle obsession que j'ai perdu à la fois, la joie de vivre et ignoré le flux constant d'amour et de soutien des autres. Je vois maintenant que je ne me suis jamais vraiment souciée d'eux, car en fin de compte, je n'étais intéressée que par les louanges de ma famille. Tous les bons souhaits et les appréciations de mon travail sont passés inaperçus parce qu'ils ne venaient pas de ma famille. C'est triste, très triste je sais.
Et j'ai soudainement vu comment, un jour, le bon Univers tout-puissant (oui, ma belle Âme déguisée), en a eu tellement marre de mon makyo (illusions, croyances) que, par amour absolu, elle m'a demandé: « Ma fille, es-tu sûre de vraiment vouloir aider les autres à retourner à tout ce qu'ils sont? »
« Oh oui, Univers bien-aimé, je le veux. Je le veux vraiment. Je suis à 100% pour l'amour et seulement l'amour », ai-je continué à dire, croyant vraiment à mes propres conneries.
« Es-tu sûre, ma douce ? Car tes mots sont lourds et vides, et ce que tu cherches ne se réalisera jamais. C'est la promesse que je te fais, car je t'aime tant, mon enfant. »
Au cours des semaines qui ont suivi, ces mots n'ont cessé de me revenir, et je me suis retrouvée dans une situation un peu difficile lorsque ma mère a décidé de me rendre visite. Je ne l'avais pas vue depuis deux ans, j'étais épuisée et lasse, et je ne me réjouissais vraiment pas de ces retrouvailles. Les choses peuvent soudainement devenir explosives dans notre famille pour des raisons que personne ne semble tout à fait comprendre ou être en mesure de résoudre.
J'essayais de me préparer à un nouveau défi, submergée par le ressentiment et les mauvais sentiments envers ma mère et mes sœurs pour toutes les fois où je me suis sentie abandonnée et trahie par elles, et j'étais là, assise seule, le mascara coulant sur mon visage, avec un grand vide dans le cœur. Soudain, j'ai vu des lumières planer autour de moi et j'ai tout de suite su que c'étaient les âmes de ma famille.
Quel amour j'ai ressenti. Quelle gratitude et quelle joie. Ces âmes, ces âmes lumineuses et brillantes, étaient revenues une fois de plus pour me montrer la bonté cachée dans toute l'obscurité que je ressentais et craignais. J'ai entendu : «Certaines d'entre nous ne naissent pas dans des familles où notre lumière peut librement briller. Notre seule mission dans cette vie est donc d'aller là-dehors et d'aider les autres à voir leur propre lumière, au sein de leur propre obscurité. »
À cet instant, tout s'est arrêté, et j'ai vu ce que je n'avais jamais pu voir auparavant. Je ne suis jamais venue ici pour aider les autres à rendre leur vie parfaite et montrer à ma famille à quel point je suis douée pour cela. Je ne suis même jamais venue pour qu'ils m'admirent et me respectent. Loin de là, en fait.
Je suis venue pour que les autres puissent voir que leur lumière ne faiblit jamais. Pas même dans l'obscurité. Je suis venue les aider à voir comment cette obscurité tranquille est la gardienne de tant de bonté et de promesses, et qu'une fois que nous nous lions d'amitié avec notre propre obscurité autant qu'avec notre splendide lumière, nous n'avons plus besoin d'éloges ni de réconfort. Bien sûr, la seule façon de le faire était de le vivre moi-même, car je suis responsable de tout ce que je suis.
Cette dernière semaine a été plutôt intéressante, semblant être une merveilleuse façon de conclure les quatre derniers mois. De nouveaux clients sont arrivés, le travail est occupé et passionnant, mon mari et mon chiot sont toujours aussi adorables. Maintenant, en buvant mon vin, je pense à ma mère dans cette vie, à l'âme incroyable qu'elle est, et au chemin ardu qu'elle s'est choisie. Je suis reconnaissante, vraiment très, très reconnaissante. Parce que, même si elle ne pourra peut-être jamais, jamais voir ma lumière, je peux voir la sienne et c'est tout ce qui compte. Et je suis vraiment déterminée à toujours voir cela, même quand ça craint, et même quand notre humanité semble insupportable.
C'est tout ce pour quoi je suis venue - pour évoquer la grâce dans le désordre de la vie.
J'ai finalement rattrapé les Shouds et la DreamWalk into Darkness a été si bien accueillie et aimée. Je me suis sentie chez moi dans le vaste vide qui reste à explorer. Ma santé est en voie de guérison (je peux à nouveau bouger mon cou après de nombreuses nuits blanches et mes biopsies sont toutes revenues normales), et j'ai à nouveau une réelle appréciation d'une vie que j'avais cessé d'aimer. Je me sens libre.
Bien que cela soit à la fois nouveau et étrange à admettre, je ne peux m'empêcher de penser à quel point mon bon vieil ami Univers a vu à travers tous mes makyo et m'a rendue responsable de toutes mes créations. C'est cool, non ? C'est comme si j'avais une seconde chance, et cette fois, je vais m'assurer d'en profiter pleinement.
Antonia vit à Londres au Royaume-Uni et est une " Intuitive Énergétique " et fondatrice d'Evoking Grace, un espace sacré en ligne conçu pour vous inspirer à vous épanouir et à vivre une vie plus heureuse. Elle a créé une approche très unique qui combine des compétences intuitives, une sagesse intemporelle et des outils pratiques pour vous aider à identifier les dynamiques cachées qui vous empêchent de bien vivre et de vraiment vous apprécier. Ses offres et écrits peuvent être trouvés sur Evoking Grace
Interprétation de Feolla
feolla.ca@gmail.com www.quatorzenouvelleenergie.com
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