LE GRAND SOIR -Par Patricia Eberlin -Shaumbra Magazine, Avril 2023
LE GRAND SOIR
Patricia Eberlin
Shaumbra Magazine, Avril 2023
www.crimsoncircle.com
Bien plus qu'une simple soirée fantaisiste, « le Grand Soir » remonte à l'époque de la Révolution française où les gens, épuisés par les privations, espéraient un « Grand Jour » où la faim et la misère n'existeraient plus. Il s'agissait de révolution sociale et c'était un événement important.
Hier soir, c’était la célébration de la Croix du Ciel. L'ouverture d'un portail, la levée du voile, la rencontre de l'humain et du divin. Enfin, c'était le moment tant attendu depuis tant de vies. Je l'ai vécu en lien avec des milliers d'autres êtres humains dans la même quête de sens. Le Grand Soir, c'était donc hier soir.
Et ce matin est un matin comme un autre. Pouah!
Pas de licornes à l'extérieur. Pas d'arcs-en-ciel. Les gens ne s'embrassent pas et ne se disent pas « je t'aime » les larmes aux yeux.
Mais qui parle vraiment en moi ?
Eh bien, bonjour, cher Aspect « carotte » qui ressent une trahison de plus, une énième déception qui s'ajoute à toutes les autres. Nous y avons vraiment cru; c'était une belle grosse carotte. Même si depuis un certain temps nous avions décidé de ne plus croire aux carottes, nous avons senti que c'était différent, parce que CETTE FOIS, c'était la bonne ! Et ce matin… tout est pareil qu'hier. Mais bon, ce n'est pas grave. Après tout, à ce stade, ma vie est belle et elle peut continuer ainsi.
Rassure-toi, cher Aspect. Je sais, c'est un peu dur, parce que cette espérance était belle : le retour du dialogue avec l'âme, la réalité — la vraie — dans toute sa splendeur, les potentiels illimités. Alors oui, grosse déception, mais viens, assieds-toi ici, on va se consoler. Tu sais quoi, cher Aspect ? On va arrêter le fol espoir, arrêter d'attendre des lendemains plus chantants et ainsi éviter la peine, la douleur, quand la chorale n'est pas au rendez-vous.
Désormais, on arrête les projections, et on savoure l'instant présent. Après tout, au fil des années et du voyage, nous avons réussi à atteindre un niveau de souveraineté et de liberté tout à fait acceptable, pour terminer cette dernière incarnation en beauté, n'est-ce pas ? Voilà, prenons une tasse de café et profitons de la journée. Tout est bien.
La Croix du Ciel - Mantradala par Patricia Eberlin
C'est drôle, hier j'ai ressenti le besoin de faire un grand ménage de printemps. J'ai tout rangé et nettoyé la maison, même les carreaux. J'ai pris une douche le soir - je la prends toujours le matin - et j'étais à deux doigts de mettre une belle robe pour la retransmission de La Croix du Ciel à 20 heures. J'étais seule devant mon ordinateur, et en même temps au milieu de ma famille Shaumbra, quand tu m’as discrètement rejoint avec ton scepticisme. Je m'étais juré de ne pas avoir d'attentes, alors je ne t'ai pas remarqué au début. La célébration a commencé et lorsque cela nous a été suggéré, je t'ai placé consciemment dans la coupe sur l'autel de mon âme avant de franchir le seuil. J'ai suivi la foule et je me suis retrouvée dans les autres royaumes. C'était bien, sans plus. Rien de vraiment nouveau, pas de grand éclat de lumière, pas de grande révélation apocalyptique. Une atmosphère un peu étrange, mais pas plus que la vie sur Terre ces derniers mois. Tout semblait assez naturel; ce n'est que plus tard que j'ai réalisé à quel point cela avait été extraordinaire. Mais sur le moment, c'était facile et gracieux, rien de renversant.
Puis tu as pris la parole, cher Aspect – « Je le savais ! Encore une connerie » – et j'ai eu un goût amer dans la bouche. Quoi? Est-ce la Croix du Ciel ?
Ce matin, je me suis sentie lourde de ta déception. Alors, comme tous les jours, je me suis levée et je me suis fait un café. Il avait le même goût qu'hier. J'ai commencé à t'écrire dans mon journal, te consolant de toutes les déceptions similaires de toutes mes vies, car je sentais que ta blessure était profonde. Une grande blessure. Combien de fois y avons-nous cru, hein ? Des milliers de fois ? Rien que dans cette vie : d'abord, il y a eu l'annonce d'un atterrissage E.T.; ils venaient nous extraire d'une planète mourante dans leurs gigantesques vaisseaux spatiaux. J'ai vraiment aimé cette annonce. Et puis le passage à l'an 2000 avec son bogue potentiellement perturbateur. Puis le calendrier maya se terminant le 21.12.2012 – la fin d'un monde et le début d'un nouveau. A chaque fois, on a ravalé la désillusion et poursuivi notre route, mais il était difficile de garder confiance. Alors, au bout d'un moment, toi et moi, on s'est mis d'accord sur le fait que c'était fou d'attendre une date précise. C'était ça le problème, parce que oui, certes le monde change, mais il le fait progressivement. Nous ferions mieux d'arrêter d'attendre Le Grand Soir car nous serions constamment déçus et blessés. Et au bout d'un moment, de telles déceptions amères font des trous dans le cœur qui laissent de vilaines cicatrices. Alors, nous voilà. Fins, lucides, éveillés, nous avons avancé main dans la main, croyant toujours à une évolution vers plus de lumière et faisant notre part.
Tout allait vraiment, vraiment bien, quand Adamus a commencé avec son 22/03/2023. Au début, on s'est dit « ouais, ouais », mais nous ne l'avions jamais vu comme ça, notre cher oncle A. Lui qui ne fait que rarement et à contrecœur des prophéties, ne parle plus que de ça depuis le début de l'année. Un peu obsédé, certainement très excité. J'ai vu que ça te plaisait, cher Aspect, et je t'ai dit de ne pas t'emballer. Même Adamus nous a dit qu'il ne fallait pas s'attendre à des changements drastiques du jour au lendemain, mais il était trop tard. Tu t'étais déjà laissé embarquer dans un espoir fou de plus. Admettons que c'est bon, cet espoir dans un matin radieux de changement radical, et Adamus prophétisait TOUT ce que nous avions toujours espéré. Je n'arrêtais pas de répéter que le changement ne serait colossal qu'à des niveaux subtils et que nous ne verrions sûrement pas de véritables changements sur Terre avant un certain temps, mais tu étais là, chaleureux, plein d'espoir et oh combien heureux.
Oui, j'ai franchi le seuil du ciel et je me suis retrouvée dans un ailleurs d'ordre divin. Mais bon, ce n'était pas la première fois que je voyageais dans le cosmos, pour être honnête. Et je n'ai rien vu qui puisse valider l'enthousiasme d'Adamus. Peut-être ai-je raté quelque chose ? Il n'y avait pas de réelle différence entre l'avant et l'après célébration, et c'est un matin comme les autres.
Par exemple, dans la coupe sur l'autel de l'âme, j'avais laissé, entre autres, mes légers problèmes physiques et ce matin j'ai encore mal partout. Mais j'entends juste mon corps de lumière dire : « C'est moi, c'est de ma faute. Je m'intègre et cela secoue la biologie. Attends, tout va bien ! »D'accord. Cela ne s'est pas transformé du jour au lendemain. Continuons.
Tout à l'heure, en regardant les photos de l'équipe à Kona juste avant la retransmission, je les ai trouvées toutes très belles. Ils ont tous perdu du poids et ont l'air en pleine forme, alors que mon sentiment d'être vieille- vieille - vieille est toujours confirmé dans le miroir.
Bon, encore une fois, cela n'a pas d'importance. C'est un matin comme un autre, certes, mais ma vie a été très belle ces deux ou trois dernières années, et je vais continuer comme ça, complètement heureuse. Je me sens souverain au centre de mon humain, mes aspects sont guéris pour la plupart et sont devenus des facettes amicales avec lesquelles on rit beaucoup, et lorsqu'une blessure apparaît, comme ce matin, je sais comment m'en occuper. Avec l'aspect appelé « Foi dans le grand soir », nous nous engageons à garder « la foi » et à lâcher prise sur « le grand soir ».
La vie est encore très belle en ce matin-comme-les-autres du 23 mars 2023.
Attendez…
Vraiment?
Écoutez.
Écoutez attentivement.
Non, écoutez vraiment !
Et observez.
Cette joie au cœur, douce et solide. Cette jubilation angélique d'un bébé quand il sourit de tout son ventre. La joie d'être en vie. La jubilation de l'incarnation humaine, quelles que soient les expériences, surtout si elles sont intenses. L'intensité fait du bien! L'intense est jouissif - c'est pourquoi je m'accroche à mes drames depuis si longtemps.
Cette joie est la jouissance suprême faite de l'humain et du divin réunis. Elle est nouvelle en ce lendemain de Grand Soir, certes pas du tout tonitruante, mais indéniablement persistante. Et si j'écoute attentivement, je me rends compte qu'elle a toujours été là et qu'elle n'a jamais été silencieuse. Je ne pouvais tout simplement plus l'entendre à cause du bruit tout autour de moi - et à l'intérieur. Ce matin, je perçois sa permanence bienveillante.
Quand Adamus a récemment parlé des Travailleurs du Royaume, j'ai su que j'en étais un et que tout a enfin pris un sens dans ma vie. Depuis, la joie est devenue plus audible.
Alors bien sûr, la Croix du Ciel ne risque pas de nous sidérer parce qu'il s’agit simplement de redécouvrir qui nous sommes vraiment, de reprendre contact avec la source dont nous émanons, et ce retour est incroyablement naturel. Oui, c'est une première sur Terre; cela je peux le croire. Ce qui est nouveau ce matin, c'est l'intensité de la mélodie de mon âme. Elle vibre dans mes cellules, elle me fait légèrement flotter, un contact presque perdu depuis si longtemps…
Suis-je en train de rêver ou fait-il plus « jour » que d'habitude ? Hier, ma vue était complètement floue /brouillée. Aucune lunette n'a fait l'affaire pour m'aider à lire. Je ne m'inquiète plus, tous mes petits bobos sont attribués par défaut à l'intégration de mon corps de lumière, mais si cela durait, je consulterais quelqu'un. Ce matin, ma vue est incroyablement nette.
Avec cette joie nouvelle qui ne laisse même pas ta tristesse m'affecter, cher Aspect, ne penses-tu pas que, peut-être, c'était bien Le Grand Soir après tout, mais pas tout à fait celui auquel nous nous attendions ? Tu connais la mesure de ces attentes, n'est-ce pas ? Elles créent des déceptions de la même taille.
On nous a bien dit que s'il y avait une déconfiture, elle serait interne. Honnêtement, cher Aspect, que voulais-tu? Pourquoi une telle déception ?
« Ce n'est pas la déception qui fait mal », répond-il. « C'est la blessure de la perte de la foi. A chaque fois dans le passé, la déception a provoqué un reniement de la foi. Lorsque la prophétie ne s'est pas réalisée, le rejet a été total, y compris dans les croyances les plus intimes. Nous avons jeté le bébé avec l'eau du bain et cela a provoqué des déserts de glace et d'obscurité inutiles et superflus ».
Inutiles, certainement pas, répond l'âme sage. C'est ainsi que vous avez appris que la lumière est inextinguible.
Alors, oui, un Grand Soir en effet. Doux et puissant. Complètement inattendu - et c'est ce à quoi il faut s'attendre, soit dit en passant.
La suite va être très intéressante. Alors, cher Aspect, taisons-nous et… écoutons.
*****
Auteur
Patricia Eberlin
Patricia Eberlin a pris sa retraite, se sentant le plus souvent accablée par la vie, et vit maintenant dans le bonheur et la joie de la Réalisation à Genève, en Suisse. Elle partage la sagesse de ses mille vies à travers ses Mantradalas : un mantra intégré dans un mandala dans son propre style très libre. Chaque dessin porte sa puissante vibration particulière, inspirant la nouvelle esthétique de la vie consciente.
Vous pouvez vivre sans Mantradala – mais vous ne le voulez pas ! Vous pouvez visiter le site Web de Patricia, Mantradala.com
Interprétation de Feolla
feolla.ca@gmail.com www.quatorzenouvelleenergie.com
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