Quatorze

DÉLICIEUSEMENT SAGE

Par  Tania Castilho

Shaumbra Magazine, Juin 2022

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Fabian m'a dit : « Tu sais Jason, j'ai un talent. Un talent pour toujours tout gâcher quand tout se passe bien et en douceur.

Je l'ai regardé, j'ai souri et j'ai demandé: « Comment pourrais-tu utiliser ce talent de manière plus productive alors? »

«Qu'est-ce que tu veux dire, une utilisation plus productive ?

«Eh bien, étant un talent, il y a sûrement une utilisation productive. Tous les talents ont leurs deux faces, productives et destructrices, et chacun de ces côtés est utile, d'une manière ou d'une autre.

Fabian m'a regardé, a pris une profonde inspiration et a commencé à réfléchir à ma question.

Nous étions assis sur un banc de parc au milieu des nuances du printemps, le parfum du jasmin et des roses jouant avec nos papilles, et c'était si bon d'être là sans but particulier, à regarder les canards dans l'étang et à écouter les oiseaux gazouiller dans leur joyeux accueil dans l'étreinte douce du ciel. Nous étions dans notre propre monde. C'était comme si nous étions enveloppés dans une capsule transparente de tranquillité qui maintenait l'agitation de la ville hors de notre espace privé, et les passants faisaient aussi magnifiquement partie de notre scénario, tout comme les feuilles percées de rayons de soleil qui chatouillaient notre peau d'éclats de chaleur.

Nous aimions nous retrouver ici et prendre le temps de faire ce qui semblait n'être rien, tout en stimulant notre imagination, notre conscience et notre clarté avec tout ce qui surgissait dans nos conversations ; des conversations qui étaient pour nous comme le meilleur chocolat chaud du monde, dans le meilleur café jamais créé.

Nous ne dépendions pas de ces conversations, mais nous les avons appréciées, chacun de nous étant comme une baguette de sourcier piquant dans des bassins de sagesse inconnus qui s'agitaient en d'énormes rivières rugissantes jusqu'à ce qu'elles dévalent la cascade de « aha » et se reposent dans le lac en contrebas, où la sérénité était une habitante permanente.

Nous étions amis depuis Dieu sait combien de temps. Nos vies avaient pris des tournants et des virages et nous avions déménagé dans des endroits différents, mais d'une manière ou d'une autre, nous avions toujours trouvé le temps et l'espace pour assister à l'évolution de l'autre. Oh, et c'était si précieux ! Ce cadeau que nous nous offrions l'un à l'autre et à nous-mêmes.

Nous avions l'habitude de plaisanter parfois en disant que si nous avions été amoureux l'un de l'autre, nous aurions pu former le couple parfait. Mais ce n'était pas notre genre d'amour. Notre amour, pourrait-on dire, surpassait même celui de l'intimité, parce qu'il n'était déterminé par rien d'autre que le pur respect, la camaraderie et l'admiration. Ah, et compassion. C'était si facile pour nous de ne pas nous juger l'un l'autre. Ce n'était même pas une chose à considérer. Et dans cette acceptation, nous pouvions aussi nous embrasser nous-mêmes, sachant que nous en étions dignes. C'était un fait non déclaré, une simple déclaration.

« Je Suis, ça. Je le suis. »

Ce que nous admirions chez l'autre était autant un reflet de notre propre beauté exquise qu'une expression de l'incomparable, de l'irremplaçable singularité de chacun. Il y avait quelque chose dans le fait d'être témoin de l'épanouissement d'un autre être humain dans sa plénitude qui ne pouvait être défini que comme sublime, et nous avons eu ce privilège. Le privilège d'être témoins du miracle de nous-mêmes l'un dans l'autre. C'était tellement différent de ce que nous avons vu vivre le reste du monde.

C'était comme vivre dans une toute nouvelle Terre, sans quitter cette même planète, coexistant en quelque sorte avec tout sans avoir à appartenir à quoi que ce soit.

Le silence était notre meilleur ami. Nous le chérissions tellement, et n'avons jamais ressenti le besoin d'être en conversation constante.

Le fait de s'asseoir en Présence l'un de l'autre en disait long en soi, donc cela ne faisait aucune différence que Fabian finisse par répondre à ma question ou non.

Il ne demandait rien en échange. Cela aurait presque pu être une question rhétorique.

Mais Fabian a répondu. « Je me rends compte que le talent n'est pas vraiment de gâcher les choses, mais plutôt d'en être conscient et d'être capable de choisir. Je n'ai pas choisi de permettre  la fluidité parce que j'ai senti que le désordre était trop excitant pour être laissé de côté. Et en cela, je suis devenu accro à trouver des moyens de réparer les choses après les avoir gâchées, et c'est là que réside le reste de mon talent. Je suis un expert en résolution de problèmes, mais parce que ma vie n'est pas si problématique, je trouve des moyens de créer des problèmes juste pour le plaisir de les résoudre !!! Et le plus drôle, c'est que j'apprécie aussi la douceur et que je continue à errer vers elle, en transformant mon désordre en douceur, pour ensuite créer encore plus de désordre et ainsi de suite et ainsi de suite. Je suis vraiment excellent dans ce domaine !!!!! Je dois rire de moi-même, c'est hilarant ! »

Nous éclatâmes tous les deux de fous rires, au point que les larmes coulaient sur nos joues, et chaque fois que nous nous regardions, nous riions encore plus. Oh mon Dieu! J'adorais ces moments où tout devenait si clair que l'humour était la seule chose qui restait pour remplir la tasse.

Après un long moment à rire comme deux fous, à se tenir le ventre et à haleter pour respirer, nous nous sommes simplement penchés en arrière et avons levé les yeux vers la canopée de l'arbre au-dessus de notre banc, nous relaxant complètement dans le néant, alors que les particularités complexes du comportement humain s'enfonçaient et se dissipaient en « Hmmm, peut-être que je vais arrêter de faire ça et essayer autre chose pour changer. » Et hélas, la situation difficile initiale de Fabian s'est transformée en une sauce très savoureuse qui pouvait maintenant le servir de manière nouvelle et délicieuse.

C'était la sauce même de son rayonnement, et son goût parfumé ne manquait pas d'attirer beaucoup d'autres personnes vers l'étincelle de conscience qu'il laissait dans son sillage, allumant de manière invisible quelque chose d'aussi subtil dans les cœurs qui captaient la vibration, alors qu'elle se répandait comme un banquet aux proportions infinies, se régalant de la joie des possibilités infinies. Et j'ai eu la chance d'être assise juste ici, de recevoir le premier souffle de conscience inspirée et de nager dedans comme un dauphin heureux, insouciant et vivant, témoin de la grandeur dans l'océan de nous-mêmes.

Tania Castilho (nom de l'auteur : T. C. Aeelah), est la fondatrice de

InPassion Coaching, à travers lequel elle partage la Compassion Breath et fournit Isness Mentorat. Elle aime s'appeler une Changeologiste : un explorateur conscient de la « science » du changement, en d'autres termes, l'énergie en mouvement. Tania est récemment arrivée avec "Miracle Assistant" comme le moyen idéal pour décrire ce qu'elle fait au quotidien, en aidant les gens à créer et à permettre des miracles dans leur propre vie, alors qu'elle profite de la sienne, dans une profonde gratitude pour le miracle qu'est la vie. Elle peut être jointe via son site web. https://inpassioncoaching.com.

Interprétation de Feolla 

feolla.ca@gmail.com   www.quatorzenouvelleenergie.com