Quatorze

BATTEMENTS DE CŒUR SHAUMBRA

PRATIQUER L’AMOUR

Par Jean Tinder, Manager de Contenu

Shaumbra Magazine, Octobre 2024

www.crimsoncircle.com

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Quelques jours avant d’écrire ces lignes, j’ai participé à une très grande réunion de famille. Oui, encore une. En août, nous nous sommes réunis avec la famille de mon partenaire et en septembre, ma propre famille d’origine a organisé sa toute première réunion dans la ferme de mon frère, dans le Minnesota. Environ 40 personnes se sont présentées, dont beaucoup que je n’avais pas vues depuis au moins 35 ans. Après avoir vécu dans une « communauté autosuffisante» étroitement contrôlée pendant près de 20 ans, tout le monde s’était dispersé aux quatre vents. 

Le problème avec les communautés, c'est qu'elles sont rarement un environnement sain, souvent dominées par un dirigeant autoritaire ayant la folie des grandeurs et des tendances abusives. Notre situation n'était pas une exception, et ma génération de cousins ​​portait beaucoup de blessures et de bagages dans la vie. Nous avions à peine gardé le contact au fil des ans, et c'est donc avec impatience et inquiétude que je me rendais à la magnifique petite ferme de mon frère.

Je savais que la plupart des membres de ma famille entraient facilement (et fièrement) dans la catégorie des « ploucs et des péquenauds», mais j'ai tout de même été choquée de voir plusieurs casquettes rouge vif ornées d'un slogan politique. Bien que je souhaite personnellement soutenir la grandeur qui est en chacun de nous, je ne voulais pas gâcher les retrouvailles en m’engageant dans des discussions politiques ou religieuses. Je me suis donc rappelé que c’était l’occasion idéale pour « s'entraîner, s'entraîner, s'entraîner » à incarner le type d'amour dont j'ai parlé le mois dernier– une présence ouverte, compatissante et vulnérable. L’application concrète dans la vie réelle d’un beau concept peut s'avérer difficile, mais à quoi sert l’Amour 2.0 si je ne peux pas le mettre en pratique ?

Cinq jours, c'est long pour se retrouver au milieu de dizaines de personnes dont les convictions sont si différentes des miennes.

Mais ce que je n'ai cessé de remarquer, c'est que toutes ces personnes veulent les mêmes choses que moi: l'amour, l'acceptation, la paix, la famille, la sécurité, la générosité, et même l'épanouissement personnel. J'ai vu tant de bonté chez ces personnes. Même celles que je considérais comme des idiots cruels étaient devenues ouvertes et gentilles, partageant leurs prises de conscience sur leurs comportements passés et le long chemin vers la guérison. Le patriarche de la tribu est parti depuis longtemps, mais, plus important encore, son héritage douloureux est lentement dissous par ceux qu'il a le plus blessés. C'est comme s'il y avait un choix collectif tacite d'arrêter de se cacher, de reconnaître les blessures du passé et de dépasser la douleur et la honte pour atteindre la plénitude. 

Étonnamment, aucune de ces conversations n'a porté sur l'attribution de responsabilités.  Il s’agissait plutôt de reconnaître les choses horribles qui se sont produites et de réaffirmer que les anciens schémas s’arrêtent avec nous. Chacun suivait son propre cheminement, mais nous choisissions TOUS l’amour – ce qui m'a étonné. Il y avait des regrets, bien sûr, mais très peu d’amertume et beaucoup de pardon pour avoir perpétué les traumatismes avant d'en savoir plus. En d’autres termes, il s’agit d’une tribu entière d’humains qui apprennent de nouvelles façons d’être, qui ne transmettent pas les blessures et le karma ancestraux. Ils n’utiliseraient probablement pas ces mots, mais c’est ce que j’ai vu à de nombreux niveaux. 

C’était magnifique de réaliser que cette évolution de la conscience – le choix de guérir les blessures au lieu de les transmettre à d'autres– est le résultat de notre lumière. Mes proches ne partagent peut-être pas mes opinions politiques progressistes, mais je vois tout de même leurs progrès car TOUTE la conscience est en expansion/ s'élargit. 

Oui, je dois encore me rappeler de pratiquer, pratiquer, pratiquer lorsque mon flux de médias sociaux contient plus de choses effrayantes qu'auparavant en raison des nouvelles connexions. Il est facile pour leur peur de déclencher ma propre anxiété à propos de l'avenir. Mais si l’une des personnes les plus horribles de mon enfance peut se transformer en un homme gentil et compatissant qui aide maintenant les autres à guérir, il est un peu plus facile d’imaginer un avenir radieux, quelle que soit la tournure que prendront les événements politiques. Bien sûr, je me demande si l’humanité choisira collectivement de guérir maintenant ou si nous devons d’abord traverser encore plus de souffrances et de divisions.

Cela reste à voir, mais le fait que je choisisse un camp  n'arrange pas la situation. Au contraire, je peux aider en revenant à la lumière de l’amour, encore et encore. Avec suffisamment de lumière, les gens peuvent voir et choisir ce qu’ils veulent vraiment au lieu de craindre tout ce qu’ils ne veulent pas. 

Toute cette lumière m'aide aussi. En fait, je comprends un peu mieux ce qu'Adamus veut dire quand il dit qu'il faut d'abord recevoir sa propre lumière et ensuite la faire rayonner dans le monde. Il ne s'agit pas tant de contrôler ou de diriger notre lumière que de lui permettre d'illuminer nos propres expériences.

Le dernier jour de la réunion, j’avais déjà entendu plusieurs monologues religieux, les plus dévots essayant de sauver les sceptiques. L’un d’eux portait sur notre vilenie et notre dépravation innée, ainsi que sur les maux de l’estime de soi, et j'ai dû m'éloigner. Parfois, s’aimer soi-même signifie prendre un peu d'espace pour respirer et lâcher prise. Mais quelque chose s'était déclenché en moi. Je me sentais nerveuse  et prête à partir, heureuse de rentrer à la maison ce soir-là.

Le lendemain, alors que j'essayais de rattraper mon retard au travail, je me suis sentie distraite par une anxiété lancinante et floue, et le fait de regarder les photos de la réunion n'a fait qu'empirer les choses. Un aspect endormi avait apparemment été touché ; il était temps de le retrouver et de le ramener à la maison. 

Écrire dans mon journal est le moyen le plus simple de communiquer avec moi-même, mon Soi et mes aspects, c’est donc vers cette voie que je me suis tournée. Rapidement, j’ai reconnu la voix d’une enfant à qui on avait appris qu’elle était une pécheresse laide et sans valeur, et le temps passé avec ma famille avait mis en évidence le fait qu’elle était toujours coincée dans ces croyances. « Tu vois ? » a-t-elle écrit. « Je suis toujours laide et désespérément dans l’erreur. Peu importe à quel point j’essaie d’être gentille ou serviable, peu importe à quel point je travaille dur, rien ne peut guérir la honte de ma misère innée. » 

Petite parenthèse : Je me suis souvenue qu'à l'époque, le seul réconfort qu'elle avait était la nourriture, aussi rare soit-elle, ce qui expliquait heureusement mon envie soudaine de tout manger ! Elle était réveillée et en mode panique, essayant désespérément de ne pas ressentir le dégoût.

Maintenant que j'avais compris et reconnu la douleur dans laquelle cette enfant était encore coincée, je savais exactement quoi faire. Aucune guérison n'était nécessaire, seulement de l'amour. Oui, elle a vécu des années très difficiles, mais grâce à ma lumière, elle est prête à laisser tout cela derrière elle. Les souvenirs et les conversations avec la famille l'ont aidée à se réveiller et à chercher un foyer ; la sagesse de mon Soi savait qu'il me suffisait d'être présente, prête à ressentir sa douleur, sa frustration et ses larmes sans jugement ni blâme. C'est tout ce qu'il fallait.

Le lendemain, je me sentais fraîche et douce à l'intérieur. Là où auparavant il y avait un endroit caché d'obscurité fragile, je me sentais maintenant douce, pleine et en paix. 

Ma propre lumière me rappelle que tout va bien dans mes créations, même lorsque j'ai un déclic ou que quelque chose me fait mal. Elle me rappelle d'être présente et d'incarner l'amour, de ne pas changer ce que je ressens mais d'être avec. La transformation naturelle se produira dès qu'elle sera prête ; il me suffit de la permettre. Ma lumière m’aide également à me rappeler que tout va bien dans le monde, même si les gens ont des croyances et une conscience de soi très différentes.

Alors que j’ai vu chez les gens de ma génération une résilience et un amour incroyables, ceux de la génération précédente étaient simplement heureux de revoir tout le monde. Leur évolution peut se produire dans une autre vie, mais même le fait de rester dans la lignée ancestrale apportera une énorme quantité d’évolution et de renouveau, car leurs enfants (et futurs ancêtres) le font en ce moment même.

Il n'est pas toujours facile de choisir d'incarner l'amour, mais j'entrevois comment cela peut changer le monde. Même si j’ai passé cinq jours avec certains des coupables des tourments de mon enfance, l’amour n’a pas besoin de vengeance ou de blâme. Il exige seulement que je sois présente, d’abord avec moi-même, puis avec tous les membres de mon monde, et c'est ainsi que se crée la planète de l'amour à laquelle nous aspirons.

Les messages de la Métaphysique de Merlin ont enflammé mon imagination pour ce nouveau monde de paix et de joie qui est juste au coin de la rue, et je peux le sentir naître indépendamment de la politique, des peurs ou des catastrophes. Comment puis-je savoir que c'est en train de se produire? Parce que je commence moi-même à vivre dans ce nouveau monde en incarnant la présence de l’amour. 

Oui, cela demande de la pratique, un choix permanent d' être amour à chaque instant. Mais cette pratique est comme apprendre à lancer un lasso sur une cible mouvante. Ma visée s'améliore à chaque fois, jusqu'à ce que je parvienne à l'atteindre directement au lieu de courir après la ferme dans la frustration. La ferme est ma vie, le lasso est mon imagination, la cible est l'amour. 

Après avoir lu Les Battements de Cœur du mois dernier, quelqu'un m'a envoyé la traduction anglaise de
Was es ist d'Erich Fried .
Je n'aurais pas pu mieux dire.

C'EST CE QUE C'EST

C'est un non-sens dit la raison

C'est ce que c'est dit l'amour

C'est une calamité dit calcul

Ce n'est rien d'autre que de la douleur dit la peur

C'est sans espoir dit perspicacité

C'est ce que c'est dit l'amour

C'est ridicule dit fierté

C'est stupide dit prudence

C'est impossible dit l'expérience

C'est ce que c'est dit l'amour

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Auteur

JEAN TINDER

En tant que gestionnaire de contenu du Crimson Circle, Jean réalise le rêve de sa vie de faire briller sa lumière dans le monde. En voyage spirituel depuis son enfance, elle a découvert  le Crimson Circle en 2002, a rejoint l'équipe en 2008 et n'a jamais regardé en arrière. Son premier livre s'intitule « Histoires de ma dernière vie » .

Interprétation de Feolla

feolla.ca@gmail.com    www.quatorzenouvelleenergie.com