Quatorze

BATTEMENTS DE COEUR SHAUMBRA

LE JARDIN DE LA CRÉATION

Par Jean Tinder, Manager de contenu

Shaumbra Magazine, Avril 2019

www.Crimsoncircle.com

C’est encore le temps des battements de cœur Shaumbra. Mais, avec tout le reste, ce qui se passe cette semaine, le puits d'inspiration est un peu à sec. Je sais que les potentiels sont déjà là et que tout est déjà écrit. Je vais devoir creuser un peu plus cette fois-ci.

En rentrant à la maison dès le premier jour de l'école d'aspectologie en ligne, le ciel est gris. Une tempête approche et je me demande: «Qu'allons-nous écrire à Shaumbra cette fois-ci?» Un instant, mon attention est attirée par la circulation, puis j'ai le sentiment que mon Moi intérieur s'est perdu dans une réalité différente, a sorti un livre de l’étagère d’une bibliothèque cachée et m’a ouvert le livre pour que j’expérimente juste là sur le chemin du retour à la maison…

Une ombre plane au-dessus des nuages ​​suspendus, une ombre se dessine,  gonflant les sens bien avant que les yeux ne remarquent l'horizon qui s'assombrit. Le murmure d'une brise légère charge maintenant avec le battement pulsatile des ailes, accompagné d'un frisson de compréhension: Le jour du jugement est arrivé. Des nuages ​​froids suintent la brume, adoucissant le paysage glacial et stérile, mais la promesse d'un feu imminent à venir bannit toute sensation de froid.

Le dragon est ici.

C'est un paysage fatigué et abandonné. Des luttes ornent les champs après s'être installées il y a mille siècles, s'enfonçant profondément dans la terre jusqu'à ce qu'elles paraissent faire partie du substrat rocheux. Douleur et Désir ont fissuré des entailles dans le sol fertile de la création, encrassant leur vie avec leurs séduisantes vrilles venimeuses. L'aveuglement appelé Manque a étouffé les rayons de la création qui donnent la vie, transformant la terre autrefois verdoyante en une coquille fragile. Toutes les tendres pousses d'Espoir sont avalées par les tissages rouillés du passé.

Et pourtant, une fleur s'épanouit ici et là, née de l'insistance d'une lumière inextinguible. Chaque fleur est une étincelle de couleur dans le gris, un choix fugace trop facilement négligé- le violet profond et chaud de Permettre, le vert brillant de la Confiance, le pourpre le plus riche du Pardon, un blanc pur et précieux de la simple Connaissance. Cachées dans les crevasses et les bas-fonds, leur force déguisée en beauté fragile, ces fleurs magiques éclatent à la vie quand on ne s'y attend pas. Mais dans la hâte désespérée d'en posséder une, leurs racines sont souvent piétinées. Ecrasés sous le poids de l'ordre, de l'histoire et de l'attente, elles se retirent jusqu'à un autre moment de bénédiction inattendue.

 

La lumière - une douce lumière dorée - ne peut pas se cacher éternellement. Avec un pur désir d’exprimer la simplicité, l’assure du succès. Cependant, la Lutte n'apprécie pas la lumière, ni Le chagrin, la Nostalgie, le Manque et la Honte. Leurs raisons d'exister, inscrites profondément dans l'ombre de leur douleur, ne veulent pas être effacées par la Conscience. Et ainsi ils se cachent, s'enfonçant plus profondément dans le pays avec leurs excuses. Mais maintenant, leur jour est venu. Le Créateur était en train de dormir, ignorant pour la plupart, la crasse ancienne qui encrasse son jardin non entretenu. Dans ses rêves, elle voit, aime et connaît sa création, car une partie d'elle-même demeure profondément enfouie dans le paysage insondable de l'expérience. Lentement, presque imperceptiblement, elle grandit - des cailloux de Déception se sont gonflés en blocs de Lutte; des moments de Malheur se transformant en vies de chagrin; des éclats de Doute se dressant en flèches de Honte et de Culpabilité. Un jardin d’Expérience, c’est en effet ce qu’elle a été, et elle se réveille maintenant, prête à tailler, à tailler, à labourer et à brûler les débris de l’amnésie.

Elle remue, sa mémoire se réveille, le filet de conscience s'écoule rapidement dans une cascade de sagesse.

C'est décourageant de voir ce qui doit être fait. Des blocs de lutte à exploser, des œillères de manque et de pénurie à mettre de côté, des restes de doute et de tristesse dans le tas d'ordures, car le camion à ordures est en route. Le nettoyage a pris des années d'amour et de confiance, car sous un rocher se trouve un autre et chaque matin révèle une nouvelle démolition en attente. Mais le paysage est beaucoup plus clair maintenant. Les lambeaux secs et croustillants de l’histoire ont tiré la sagesse de leurs épines, le jardin est prêt pour que sa vie puisse enfin fleurir.

Qu'en est-il des décombres qui restent? Combien d'efforts supplémentaires faudra-t-il pour enlever la poussière et les taches? Ah, le moment est venu de faire autre chose. Le créateur est réveillé, le paysage de son jardin est prêt, et ainsi de suite. Le dragon.

Elle respire un feu d'amour si profond que tout ce qui n'est pas aimé est réduit en cendres. Les épines, les rochers, les entailles et les flèches sont tous très combustibles, semble-t-il. La lutte, le manque, le doute et la honte se contractent sous son souffle aimant. Pour un œil peu avisé, la destruction est grave, une incinération flamboyante de choses qui lui sont chères depuis longtemps. Mais le Dragon sait que leur valeur est faussement placée et elle les aime en paillis. Étonnamment, les fragiles effluves de Confiance et de Permettre semblent s’épanouir, comme si le rayonnement saisissant était ce qu’elle désirait

Le Créateur regarde - participer, brûler, s'épanouir et se transformer en même temps que sa création. Elle ne connaît pas la souffrance, seulement l'expérience pure. Elle se réjouit du renouveau de son amour, de sa vie, de son jardin. Le Dragon - férocité fluide, cristalline et compatissante - ronronne en elle maintenant, ne se séparant plus de son Soi. Le paysage glacial et stérile s'anime, rayonnant dans un renouveau constant alors que la lumière elle-même distille et fleurit dans tous les coins. La couleur éclate et renaît, une cacophonie d'amour transformée. Les vieilles luttes sont oubliées, la vieille honte s'est fondue en or, le manque est incapable d'exister. La vie s'est animée en elle-même.

Le Créateur marche maintenant dans son jardin, sa richesse nourrie par les cendres du passé, le Dragon à ses côtés… ou ses ailes grondantes battent-elles maintenant comme le papillon dans son cœur? Elle s’émerveille du rêve qu’elle a rêvé. Si réelle qu'elle fut, la couleur perdue sous le poids de la vie n'était pas aimée. Elle sourit, la lumière dorée un peu plus brillante. Elle a un jardin florissant à explorer et des yeux de sagesse avec lesquels elle peut voir.

Interprétation de Feolla : https://quatorze.blog4ever.com  feolla.ca@gmail.com